Une berline douce et féline passe. Sur une voie d’insertion une voiture clignote et passe. Une ambulance met sa sirène en marche et passe. Sur la grande voie une voiture utilitaire ne respecte pas la vitesse autorisée et passe. Sur la voie d’insertion une voiture remorque une caravane qu’elle traîne sans se presser, elle rentre de vacances et passe. Une autre sirène vient ajouter son grain de sel au remue ménage circulatoire, c’est le Samu qui passe. Plus bas un pigeon fait la cour à un autre pigeon sur une allée de gravillons. Plus à droite trois pies font un triangle à l’intérieur duquel un lapin passe. Sur la route en silence un vélo passe. Une Mini-Cooper élégante, vêtue d’une robe grise crâneuse passe. Dans le ciel, des oiseaux tournoient telle une nuée organisée qui trace des figures en lignes droites arbitraires et passent. Un homme en complet rouge sur un vélo fuse et passe. Un PickUp rutilant d’un noir sans trace et mat qui transporte une moto orange passe. Le Samu renâcle et repasse. Les lampadaires sont éteints, le soleil se couche et passe. Un quatre quatre à la carrosserie bombée d’un blanc frondeur toute en muscle passe. La poudre jaune des derniers rayons du soleil sur la ramure des arbres décline et passe. Sur l’allée de gravillon un corbeau transporte dans son bec un quignon de pain qu’il dépose dans les herbes hautes aux abords de l’allée s’en va puis revient puis s’envole sans le bout de pain laissé pour compte. Un autre jour, sur la bretelle d’insertion, deux voiture, un utilitaire puis une fiat blanche, sont à l’arrêt, vides, et près de l’une d’entre elles, deux conducteurs remplissent un constat à l’amiable. Les voitures derrières regardent et passent. L’homme d’un certain âge regarde l’autre plus jeune faire le constat. Les voitures de loin ne semblent pas endommagées, des badauds en voiture avisent et passent. La nuit le flux s’efface et le jour l’artère laisse passer la masse.

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